La saison des heures de visite...


La saison des heures de visite dure quelques minutes au téléphone. Se rappeler un numéro : une montagne. Trop haute pour prendre des nouvelles. En donner. J’aiguise mon silencieux en imaginant le soleil se lever.

Je me repose en pensant à la sainteté des loutres sur l’eau : je fais du pouce sous mes paupières, mon pays est l’absence et la promesse de lumière. Les ampoules s’éteignent comme des races d’oiseaux, à l’heure, quand les foules charrient chez elles les carcasses cassées des enfants devenus adultes, grains de sable, virgules. S’il vous plaît, privez-moi de gravité terrestre,

greffez-moi
les Îles-de-la-Madeleine à la place du foie,
mon corps me va comme un gant perdu sur la route
entre l’invisible et le bout de mes forces.

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